J'adore Dupontel, c'est un grand enfant.

Son histoire est, comme toujours, très originale, mais la belle utopie qu'elle porte souffre ici du manque de développement nécessaire pour s'affranchir de sa naïveté confondante.

Voulant dénoncer la vacuité des discours politiques (et de ceux qui les prononcent), Dupontel ne parvient pas à proposer une alternative crédible au système que son héros cherche à détruire : sa critique, aussi juste soit-elle, se limite à ce qu'elle est : une critique. Il n'apporte aucune solution à la crise écologique à laquelle l'humanité est aujourd'hui confrontée.

Mais comment pourrait-on lui en vouloir, puisqu'en dehors d'une baisse de notre niveau de vie, il n'y a dans l'état actuel de la technologie aucune alternative qui tienne la route. En effet, s'il existait une formule miracle permettant de préserver la biosphère tout en évitant de nous appauvrir, cela fait belle lurette que tous les gouvernements l'auraient appliquée. Et ce n'est pas avec des bagnoles électriques, quelques moulins à vent et autres tomates bios sans goût et deux fois plus chères que l'on parviendra à sauver la planète. Faut arrêter de nous prendre pour des billes.

(Les gauchos de service auront noté que je me suis abstenu de relever sa diatribe contre l'extrêêêmeuudroooite au sujet de l'immigration, car on vient à l'instant de me souffler dans l'oreillette qu'il se proposait d'offrir une formation en apiculture à la dizaine de migrants somaliens qu'il devrait héberger chez lui au printemps. Noble geste qui l'honore. Ah... pardon... on me dit que tout compte fait, non.)

Bref, merci à toi Dupontel pour ce gentil message dégoulinant de bien-pensance, mais qui, je le crains, restera dans sa bouteille jetée à la mer...