L'Histoire de Souleymane (2024)

Un film qui se veut poignant mais qui finit par ressembler à un exercice scolaire sur le parcours des demandeurs d’asile. L’Histoire de Souleymane manque cruellement d’originalité et de souffle narratif. La mise en scène, bien que sincère, tombe dans une platitude désespérante, enchaînant les séquences sans relief, sans surprise ni véritable émotion. Paris est filmé sans âme, comme un simple décor interchangeable, et le scénario semble plus préoccupé par son message que par la construction de personnages véritablement incarnés. Résultat : une œuvre laborieuse, qui frôle l’ennui et l’académisme social sans jamais provoquer l’émotion qu’elle espère.
Heureusement, Abou Sangaré sauve ce naufrage par une prestation remarquable. Il insuffle à son personnage une intensité rare, oscillant entre la dignité, la fragilité et une force intérieure bouleversante. Son jeu est d’une justesse impressionnante, jamais dans l’excès, porté par une expressivité brute qui capte chaque nuance du parcours de Souleymane. Il parvient à donner de la profondeur à un personnage qui, sur le papier, aurait pu sembler trop schématique. Une révélation qui mérite, elle, toute l’attention. Le 14.02.25 17:48